Suite et fin du road trip autour de Salta, avec de nombreuses aventures sur notre route vers le sud de la région. Ajoutez à cela des paysages incroyables et de belles rencontres, et vous obtenez un combo parfait !
Sur la route du Tren a las Nubes
Mardi 06 mars 2018
Après une bonne nuit au calme dans notre super hostal de San Antonio de las Cobres, nous partons direction le sud de Salta. Cette fois-ci nous retrouvons de la route goudronnée et cela semble bon après tous ces kilomètres sur des routes de terre (et de pierre).
Nous faisons une halte aux ruines de Tastil, un site archéologique où vivait le peuple Atacameño, qui était une zone d’échange centrale entre les différentes communautés de la région. Aucun de nous n’étant passionné par les ruines, nous ne nous y éternisons pas avant de reprendre la route. Celle-ci suit le célèbre Tren a las Nubes (une ligne de chemin de fer touristique et assez chère mais connue pour ses très beaux paysages et ses voies passant à plus de 4 200 m d’altitude). Nous longeons les rails et de grands viaducs tous rouillés, admirant des paysages rocheux puis de plus en plus verts… une route sublime de plus à notre actif.
La tête dans le brouillard
Nous faisons une halte pour déjeuner à El Carril (proche de Salta) puis poursuivons la route vers le village de Cachi. Les montagnes sont on ne peut plus vertes, contrastant avec tous les paysages vus jusqu’alors. La route est même fermée sur un tronçon en raison des fortes pluies des dernières semaines, nous obligeant à passer par un petit chemin de terre en contrebas, et à traverser la rivière à deux reprises… il faut avoir confiance pour passer dans tant d’eau avec une petite voiture comme la nôtre, mais Steph s’en sort comme une chef !
La route est ensuite sensée être superbe, traversant la Cuesta del Obispo (nom n’évoquant rien de positif pour nous autres français, je sais) jusqu’au Col de Piedra del Molino, situé à 3 348 m d’altitude. Nous faisons malheureusement toute la montée dans un épais brouillard avec zéro vue à l’arrivée, dommage ! Et c’est Stéphanie qui se régale à conduire sur cette route de terre en lacets, sans la moindre visibilité…
Nous prenons en stop deux espagnols frigorifiés, Martin et Marta, qui désespéraient de rentrer au chaud, et entamons la descente avec eux. Le ciel se dégage un peu plus bas, alors que nous traversons les étendues remplies de cactus du Parque Nacional Los Cardones. C’est ensuite parti pour la Recta del Tintin, une immense ligne droite de 10 km d’asphalte, qui nous change radicalement après tous ces virages.
De Cachi à Molinos, toujours plus de pierres
Arrivés à Cachi, nous prenons un café (en l’occurrence du thé de coca pour moi, et sans surprise, j’aime beaucoup) et faisons un petit tour dans ce village très mignon. Nous décidons ensuite de reprendre la route avec nos nouveaux compagnons pour dormir à Molinos, afin de nous avancer un peu en prévision du lendemain.
La route sera de nouveau épuisante, à base de virages, de terre, de pierres et de mini bosses, que nous finissons dans le noir. Nous arrivons à la tombée de la nuit à Molinos, où nous rencontrons quelques difficultés pour trouver un hébergement ouvert. Nous finissons par poser nos valises dans un hostel agréable mais qui n’a pas de cuisine. Nous avions prévu de nous préparer une grande tortilla mais devrons nous contenter d’un repas plus simple : vin rouge et fromage (de chèvre), heureusement tous les deux délicieux ! Et c’est suffisamment rare de trouver du bon fromage en Argentine pour le souligner 😉
Qui dit pierres dit crevaison
Mercredi 07 mars 2018
Nous faisons une petite balade matinale dans le village de Molinos, assez rural et tranquille, puis prenons la route vers Cafayate. Nous sommes cette fois-ci enfin sur la célèbre Ruta 40, mais pas encore d’asphalte en vue ! Toujours ces pierres et petites bosses fatigantes… cependant les paysages sont magnifiques, entre les roches d’un côté et la vallée verdoyante de l’autre.
Nous faisons une halte au joli village d’Angastaco puis arrivons à la sublime Quebrada de las Flechas. Pas difficile de comprendre son nom, les roches prenant vraiment des formes de flèche étonnantes et grandioses – une fois de plus.
Nous arrivons en début d’après-midi au village de San Carlos, marquant la fin de la route de terre… et l’agonie de notre voiture ! Celle-ci finit en effet par crever sur les derniers kilomètres, ce dont nous nous rendons compte une fois descendus de voiture. Nous décidons de commencer par manger puis voir ensuite pour régler le problème. Je goûte à cette occasion la humita, un plat typique d’Amérique du sud, fait de pâte de maïs cuite à la vapeur avec d’autres légumes (entre autres, oignon et courge) dans une feuille de maïs. Pour une fois que je trouve un plat local végétarien, il mérite d’être présenté 😉
Nous laissons Martin et Marta filer en taxi vers Cafayate (il ne reste que 5 km) afin qu’ils aient le temps de visiter une bodega – car ils doivent repartir tôt le lendemain – tandis que nous tâchons régler notre crevaison. Dans notre malheur nous avons de la chance : un garagiste tout proche vient de rentrer d’une intervention à 300 km d’ici et nous répare notre roue en un temps record, pour un prix très raisonnable. Nous pouvons donc reprendre la route sans trop de contretemps.
Cafayate, terre de bodegas
En route pour Cafayate, nous faisons halte à la Bodega El Esteco pour une visite très complète suivie d’une dégustation. La guide connaît bien son sujet et répond à toutes nos questions avec précision ; quant au vin dégusté, nous sommes conquis ! La région de Cafayate est célèbre pour son Torrontés, un vin blanc sec très fruité, et produit également du vin rouge (Tannat, Malbec…) tout à fait honorable.
Une fois à Cafayate, nous nous trouvons un hostel, faisons quelques emplettes en ville puis préparons la fameuse tortilla que nous aurions du manger la veille, cette fois-ci arrosée de vin blanc. Encore une journée intense et remplie, il est temps de dormir !
Cafayate et ses alentours
Jeudi 08 mars 2018
Une matinée tranquille pour nous promener dans Cafayate et visiter le Musée de la vigne et du vin. Un musée très complet et interactif, très intéressant pour découvrir l’histoire de ce vignoble unique de par son emplacement : les vignes les plus hautes du monde, un ensoleillement exceptionnel et des nuits froides mais très dégagées.
Nous prenons ensuite la voiture pour entamer la Ruta 68, route célèbre pour ses somptueux paysages, à travers la Quebrada de las Conchas. À la sortie de la ville, nous prenons en stop un franco-colombien, Juan, et un belge, Edward, qui souhaitaient également explorer cette route. Le contact passe aussitôt avec eux et nous passerons un super après-midi ensemble.
Cette route mérite sa réputation, elle est tout simplement splendide ! D’un côté les immenses roches rouges aux formes plus étonnantes les unes que les autres (obélisque, crapaud, etc.), de l’autre la verte vallée. Nous faisons de nombreux stops pour nous y balader, jusqu’à atteindre l’Amfiteatro (où l’acoustique est exceptionnelle et chaque son a une résonance incroyable) et la Garganta del Diablo. Nous nous sentons bien petits au milieu de ces immenses canyons !
Sur la route du retour, nous tentons désespérément de trouver Los Médanos, des dunes de sable sensées être toute proches, mais échec ! L’heure avançant nous rentrons à Cafayate, où nous préparons un petit pique-nique rapide pour notre dîner.
Soirée improbable
Nous voulions voir le coucher de soleil depuis les hauteurs de la ville mais nous partons trop tard pour cela. Nous nous posons près du camping de la ville, sous un lampadaire… bon on a connu plus bucolique comme cadre de pique-nique, mais peu importe, c’est la bonne ambiance et les fous rires qui priment !
Lorsque nous rejoignons la ville, une petite scène se trouve sur la place centrale à l’occasion de la Journée de la Femme. Évidemment c’est de la cumbia qui se joue, mais bon… nous rigolons bien, notamment grâce à Steph qui est déchaînée. Nous finissons la soirée avec une glace au vin (il faut bien goûter aux spécialités), mais pas franchement convaincus. Mieux vaut boire du vrai vin que le prendre sous cette forme 😉
Back to Salta
Vendredi 09 mars 2018
La fin du road trip sonne, il est temps de retourner rendre notre voiture à Salta ! Nous emmenons Juan avec nous et reprenons la route 68 empruntée la veille. Les paysages sont toujours aussi grandioses et nous paraissent encore différents avec la lumière matinale. La seconde parti du trajet paraitra plus fade et ennuyeuse en comparaison, et l’arrivée sur Salta fatigante (on n’a plus l’habitude de la ville !) mais nous arrivons finalement à bon port.
Je passe l’après-midi sur mon ordinateur (ce n’est plus du retard à ce stade, c’est une catastrophe pour les photos et le blog !) et vais courir au Cerro San Bernardo en fin de journée avec Juan. Ca ne fait pas de mal de se dégourdir les jambes et l’esprit. Nous arrivons à la fin du coucher de soleil en haut du cerro, mais le ciel est encore assez voilé, comme souvent à Salta semble-t-il.
Un weekend pas si studieux
Samedi 10 mars 2018
J’avais prévu de passer la majeure partie du weekend sur l’ordinateur mais je ne serais finalement pas si impliquée. Je passe en effet cette journée à me balader dans Salta avec Juan, en parlant voyage, vision du monde et de la vie. Nous croisons même des amis à lui avec qui nous partageons un maté sur la place centrale l’après-midi. Les « hasards » du voyage, qui vous font recroiser certaines personnes au détour d’une rue…
Nous avons de la chance, cette journée est idéalement ensoleillée ! Obligés de retourner sur le Cerro San Bernardo voir le coucher de soleil… cette fois-ci nous y montons tranquillement et je peux prendre quelques photos plus réussies que les deux fois précédentes. Je passerai tout de même quelques heures sur l’ordinateur une fois rentrée le soir et n’ai aucun regret, cette journée était très agréable et relaxante, et il aurait été dommage de ne pas profiter de cette météo idéale.
Mon premier saut à l’élastique
Dimanche 11 mars 2018
Encore une journée durant laquelle je devais travailler, mais c’était sans compter sur la proposition de Juan de me joindre à lui et ses amis pour faire un saut à l’élastique. Quelque chose qui me tentait depuis bien longtemps, alors comment résister ?!
Nous prenons le bus en fin de matinée pour le Barrage Cabra Corral d’où se font les sauts, et où nous rejoignons ses amis, venus directement en voiture. Petit moment d’hésitation avant de me lancer mais il ne faut pas réfléchir trop longtemps ! Le saut n’est « que » de 35 m de haut, mais parfait pour un premier. C’est déjà suffisamment impressionnant et riche en sensations et cela donne envie de tenter de plus haut une prochaine fois.
Après être tous passés, nous partons nous poser sur un camping quelques kilomètres plus loin, au bord du lac. C’est paisible et agréable, bien que nous ne puissions pas rester très longtemps comme j’ai un bus à prendre le soir à Salta et ne peux rentrer trop tard.
Nous décidons de repartir en stop avec Juan, trouvons rapidement un couple d’argentins très sympa pour nous ramener, et nous séparons une fois au terminal. Lui s’en va vers le nord, moi vers Catamarca, où je pars commencer un nouveau volontariat.
To be continued…
Tips & infos pratiques
Vroum-vroum
Bus Salta – Coronel Moldes (terminus au barrage « Dique Cabra Corral ») : $48 – 1,92€
Dodo
Molinos – Hospedaje Las Tinajas : $200 – 8€ par nuit en dortoir de 4 sans petit-déjeuner. Hostal agréable et propre mais pas de cuisine, seulement un petit réchaud pour bouillir de l’eau.
Cafayate – Hostal del Suri : $230 – 9,20€ par nuit en dortoir de 3 avec salle de bain privative, petit-déjeuner (de bons fruits, des petits pains frais, thé, café…). Hostel calme et plaisant, avec une cuisine bien équipée et un staff très accueillant. A deux pas du centre mais tout de même en dehors de l’agitation, parfait emplacement !
Salta – Hostel Salta por Siempre : $250 – 10€ la nuit en dortoir de 3, petit-dej inclus (pain et confiture, thé, café). Hostel à une quinzaine de minutes du terminal et du centre avec un patio ombragé et sympa. Propriétaires accueillants.
Activités
Bodega El Esteco : $150 – 6€ : Visite de plus d’une heure avec dégustation à l’issue. Très complète et enrichissante, avec une guide bilingue qui connaissait bien son sujet et savait répondre à toutes les questions. Connue pour être une des plus belles bodegas de la région.
Saut à l’élastique avec Extreme Games au Dique Cabra Corral : $580 – 23€
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