Ahhh l’océan… les vagues, le soleil, l’eau turquoise, les couchers de soleil à répétition… et les moustiques ! Récit d’un périple très ensoleillé, pimenté par des expériences de voyage en stop épiques et mémorables.
Fuyons Guayaquil
Dimanche 24 février 2019
Levées après une très pénible nuit à Guayaquil – hostel terriblement bruyant, musique à fond toute la nuit, chaleur insoutenable – nous nous dirigeons dès le matin vers le terminal de bus.
Nous voulions initialement nous rendre sur la côte équatorienne en stop mais il n’est pas simple de sortir de cette grande ville (la seconde du pays). Nous décidons donc de prendre un bus direct pour Puerto López ; le stop sera plus simple une fois sur la côte.
Après un trajet longuet, nous arrivons en début d’après-midi à destination. Le terminal est excentré de la ville mais nous n’avons aucune envie de payer pour un taxi, si bien que nous partons à pieds en direction du centre, en tentant de rejoindre l’océan tant attendu.
Sitôt au bord de l’eau, nous pouvons enfin prendre notre pique-nique, et il nous en faut encore des forces pour poursuivre notre marche.
Une fois dans le centre, nous nous rendons compte que le camping où nous souhaitions dormir est encore loin et prenons finalement un moto-taxi pour terminer notre trajet.
Nous arrivons finalement en fin d’après-midi. Le camping en question appartient à un couple adorable qui nous accueille très gentiment. C’est un peu loin du centre mais vraiment peu cher et tranquille, parfait pour nous.
Alors que nous commençons tout juste à nous installer, une famille française arrive, voyageant à vélo avec deux enfants de 7 et 8 ans. Le contact passe aussitôt, nous devrions passer d’agréables moments avec nos nouveaux voisins.
S’en suivront dîner, douche et dodo de bonne heure pour compenser après notre terrible nuit à Guayaquil !
Le Parc National Machalilla
Lundi 25 février 2019
Puerto López est principalement connu pour le Parc National Machalilla, situé tout proche de la ville. De magnifiques plages aux eaux chaudes et turquoises, et une faune et flore exceptionnelle font notamment les richesses de ce parc.
Nous partons donc de bon matin pour Machallila. Nous rejoignons tout d’abord le centre de Puerto López, d’où nous faisons du stop et sommes prises très rapidement par un aimable équatorien.
Une fois à l’entrée du parc, il est possible de se rendre directement à la plage de Los Frailes, qui est la plus connue. La seconde option, que nous choisirons évidemment, est de faire une marche d’environ 3 km menant vers deux différentes plages (où la baignade n’est pas autorisée en raison des courants dangereux) et points de vue, et terminant par Los Frailes.
Le soleil cogne déjà très fort mais le chemin est heureusement ombragé, traversant une agréable forêt aux petits arbustes où s’en donnent à cœur joie les papillons.
Nous accédons à un premier mirador offrant un premier bel aperçu des paysages du parc : eau turquoise, hautes falaises aux teintes oranges, couvertes de végétation abondante sur les hauteurs. De nombreux oiseaux passent au-dessus de nos têtes, notamment les ticheras – littéralement « ciseaux » – pour la forme de leur queue s’ouvrant et se fermant telle une paire de ciseaux.
Nous descendons vers la première plage, Playa Prieta. Une très belle plage de sable blanc, délimitée par de hautes roches de chaque côté, et couverte de petits crabes courant de toute part avec leur démarche si caractéristique et amusante.
Nous reprenons ensuite le sentier et arrivons peu après à la Playa Tortuguita. Point de tortue à observer comme son nom le laisserait supposer, mais encore du magnifique sable blanc et des oiseaux de toute part. Un îlot se trouve au milieu, entouré de fascinantes vagues qui se rejoignent.
Nous passons un bon moment à apprécier cette superbe plage et en apprécier la quiétude, avant de poursuivre vers l’avant-dernière étape ; un mirador avec vue sur l’ensemble du parc.
Le sentier est bordé de nombreux Palo Santo, un très bel arbre dont le bois se vend un peu partout en Amérique du Sud. On la brûle pour assainir les lieux, favoriser la détente, repousser les moustiques, pour certaines cérémonies, etc.
La vue depuis le mirador est sublime, avec Los Frailes sur notre gauche, l’immensité de l’océan face à nous, et les deux dernières plages sur notre droite. Nous y restons également un moment, le temps d’apprécier la vue et la légère et appréciable brise après cette chaude montée.
Baignade paradisiaque
Nous descendons finalement sur la plage de Los Frailes, avec la récompense ultime : la baignade tant attendue ! Un tel bonheur que nous y passerons des heures : eau chaude et transparente, petites vagues sans danger… La détente absolue.
La plage est suffisamment grande pour que les visiteurs soient bien répartis sans se gêner. Nous avons trouvé un petit espace ombragé (rare sur cette plage) mais même là je ne supporte pas longtemps la chaleur et retourne sans cesse dans l’eau.
La plage fermant à 16h, nous sommes obligées de partir, bien qu’à contrecœur. Nous faisons une partie du chemin retour à pieds – il fait encore bien chaud et nous suons encore à grosses gouttes – avant d’être prises en stop par une aimable famille de français.
Coucher de soleil sans glace
Nous faisons un petit détour avec nos chauffeurs par un village de pêcheurs tout proche afin de prendre quelques photos, puis rejoignons Puerto López.
Nous passons par le marché faire de rapides emplettes puis nous mettons en quête d’une glace… En vain. Surprenant pour une destination touristique comme Puerto López, mais impossible de trouver ne serait-ce qu’un marchand de glace ! Après avoir arpenté la ville d’un côté à l’autre, nous finissons par battre en retraite et admirer le coucher de soleil depuis la plage.
Nous prenons un moto-taxi alors que la nuit tombe pour rentrer à notre camping, où nous dînerons et nous doucherons avec plaisir après cette longue journée.
Pas envie de payer
Mardi 26 février 2019
Après une matinée tranquille au camping à se reposer et papoter avec nos amis voyageurs cyclistes, nous partons en début d’après-midi vers le centre de Puerto López, d’où nous faisons du stop pour nous rendre à Aguas Blancas, une autre partie du parc National Machallila.
Une fois à l’entrée du parc, on nous annonce que le prix est de 5$ non négociables, seulement pour la visite d’un tout petit musée et faite trempette dans une lagune de souffre… Très peu pour nous !
Nous décidons donc de rebrousser chemin et marchons un petit moment le long de la route principale. Les voitures roulent trop vite pour s’arrêter pour nous ! Heureusement un couple sympathique s’arrête finalement pour nous transporter sur la dernière partie, que nous aurions du faire sous une chaleur infernale.
Fin de journée sur la plage
De retour à Puerto López, nous allons sur la plage ; nous n’avons rien de mieux à faire que nous baigner.
Alors que nous avons chacune fait trempette, un mec passe et nous accoste. Il réalise après quelques premiers échanges que je l’avais contacté sur Couchsurfing. Il se confond alors en excuses de ne pas avoir répondu mais il était parti faire la fête à Montañita (ville proche connue pour ses soirées, la drogue, le surf…)
Il n’y a pas de hasard dans la vie, nous comprenons rapidement que nous n’aurions pas du tout été en phase avec ce couchsurfer et que nous sommes bien mieux dans notre camping tranquille !
Nous voici un peu embarrassées, ne sachant pas comment nous libérer de ce compagnon forcé, dont un ami est venu s’ajouter à la compagnie… Mais à force d’insister sur le fait que nous ne sommes pas disposées à faire la fête, ni dépenser notre argent en alcool et que nous comptons nous coucher tôt le soir venu, ils finissent par comprendre et partent soudainement.
Nous voici enfin tranquilles pour nous baigner de nouveau et profiter du coucher de soleil dans de bonnes conditions ! Nous restons ainsi jusqu’à la tombée de la nuit, et alors que nous repartons, nous remarquons que nos deux compères ont trouvé d’autres cibles féminines avec qui partager une bière sur la plage. Nous ne sommes définitivement pas fans de cette manière de « chasser » toute proie potentielle.
En stop vers Canoa
Mercredi 27 février 2019
Après avoir plié la tente et fait nos adieux à nos amis cyclistes et adorables hôtes, nous repartons à l’aventure. Comme toujours, nous rejoignons tout d’abord la route principale traversant Puerto López, d’où nous commençons à faire du stop.
La chance nous sourit, une voiture s’arrête rapidement pour nous ! Il s’agit de trois messieurs venant chaque jour à Puerto López recenser les raies sur la plage et en prendre des échantillons ADN. Ils nous montrent même quelques photos ; certaines font plus de 3 m de diamètre, impressionnant !
Ils nous laissent à la moitié de notre route ; nous avons déjà fait un bon morceau grâce à eux ! Nous sommes sur un croisement de voies rapides, nous avons faim… Pas vraiment le lieu le plus bucolique pour manger mais tant pis, nous prenons notre pique-nique malgré tout.
Nous reprenons ensuite la route, prises en stop rapidement par trois aimables équatoriens pour un petit bout de route. À peine descendues sur un croisement, nous sommes prises aussitôt par un jeune policier qui se prend pour un pilote vu l’allure à laquelle il roule.
Il nous dépose à San Jacinto, où nous partons voir la plage mais elle est sale et pas franchement accueillante. Le soleil cogne de plus bien trop fort, donc mieux vaut poursuivre notre route.
Encore une fois chanceuses, nous sommes vite récupérées par des pêcheurs qui nous laissent monter à l’arrière du camion. Il n’y a plus de poissons dans la remorque mais l’odeur est bel et bien présente !
Ils vont justement à Canoa, notre destination finale. Nous y arrivons en fin d’après-midi et trouvons aussitôt un agréable camping à deux pas de la plage, dont l’accueillante propriétaire recueille des animaux blessés. Chiens, chats, pélicans et autres oiseaux maritimes dont j’ignore le nom… L’ambiance est très chouette malgré les moustiques encore plus virulents qu’à Puerto López.
Coucher de soleil, encore et toujours
Nous faisons une rapide petite séance de yoga puis filons profiter des derniers rayons de soleil sur la plage.
Baignade et coucher de soleil, où comment terminer la journée en beauté ! Nous rêvons toujours d’une glace depuis deux jours, et nous mettons en quête d’un glacier recommandé par la propriétaire de notre camping, mais la moitié du village est plongée dans l’obscurité en raison d’une panne d’électricité… Autant dire que le plan glace tombe à l’eau.
Nous rentrons donc une fois de plus bredouilles mais nous finirons bien par trouver cette glace tôt ou tard !
Les pieds dans l’eau
Jeudi 28 février 2019
Après une bonne nuit de sommeil, nous prenons notre petit-déjeuner puis partons marcher au bord de l’océan. Une longue balade les pieds dans l’eau, les falaises d’un côté, l’immensité de l’autre ; rien de mieux pour se ressourcer.
Canoa est une petite ville principalement dédiée au tourisme, notamment appréciée pour le surf. Elle a cependant souffert d’un grave tremblement de terre ayant provoqué un tsunami il y a deux ans, qui a entraîné de nombreux dégâts dans toute la région et considérablement réduit le nombre de visiteurs.
La ville est aujourd’hui toujours marquée par ce tsunami et le nombre d’hébergements et restaurants est trop important pour la demande actuelle, si bien que les locaux souffrent particulièrement de la situation.
Pour nous une demi-journée y est suffisante comme nous ne sommes ni surfeuses ni du genre à rester des heures sur la plage. Nous faisons quelques emplettes alimentaires, déjeunons en ville (ça change des éternels pique-niques) et trouvons ENFIN une glace à la noix de coco, que nous apprécions hautement !
Le stop le plus rapide de l’histoire
Nous partons en début d’après-midi pour notre prochaine étape. Nous sortons de Canoa et marchons jusqu’à un rond-point d’où il sera plus facile de faire du stop.
Et de fait, à peine arrivées, nous n’avons même pas le temps de poser notre sac qu’une voiture s’arrête déjà pour nous ! Deux sympathiques équatoriens dans une petite voiture, dont l’espace à l’arrière est largement occupé par une énorme boîte… On est serrées mais c’est comique.
Je remarque que notre conducteur porte une casquette avec le nom et logo d’une marque de glaces, et me demande si cette volumineuse boîte à nos côtés ne pourrait pas justement être remplie de glaces… Et peu après nos chauffeurs nous offrent une glace, car c’est bel et bien ce qu’ils vendent et distribuent dans différentes villes de la côte !
Deux glaces en une journée, quel luxe après la pénurie 😉
La Casa del Cacique
Nous arrivons rapidement à destination, recommandée par Maud et Olivier (nos amis cyclistes). Ils voulaient camper sur une plage et ont été reçus gratuitement par les propriétaires d’une superbe maison de bambou surplombant l’océan, dont les plans ont été faits par un architecte allemand.
De fait, alors que nous arrivons, les propriétaires nous accueillent à bras grands ouverts. Ils sont en plein nettoyage de la maison, car ils doivent y ouvrir un restaurant le lendemain, après trois ans de construction.
Nous proposons de les aider mais ils insistent pour que nous allions sur la plage pour profiter de cet endroit magnifique. Nous descendons donc nous y baigner avec plaisir. La plage est délimitée par de hautes falaises, Punta Blanca d’un côté et Punta Prieta de l’autre.
Je reste longuement dans l’eau chaude, bercée par les vagues et méditant face à ce paysage grandiose pendant que Miriam écrit dans son journal. En revanche, je me fais dévorer un petit insecte a priori insignifiant mais en réalité bien piquant.
Il est donc temps de rentrer se doucher et se couvrir après toutes ces piqûres. Je profite des dernières lueurs du soleil depuis le deuxième étage de la casa de bambou, tout simplement inoubliable…
Nous partageons ensuite un agréable moment avec nos hôtes. Ils ont même la gentillesse de nous préparer un délicieux dîner, nous sommes reçues comme des princesses ! Nous les aidons à laver toute la vaisselle qu’ils vont devoir commencer à utiliser à partir du lendemain ; le minimum que nous nous puissions faire pour eux en échange de tant de générosité.
Nous montons finalement dans notre incroyable demeure, où ils nous ont même prêté de petits matelas. Malheureusement le sommeil ne sera pas aussi bon que nous le pensions car le lieu est ouvert à tous vents et les moustiques s’attaquent à nous toute la nuit !
Peu importe, nous garderons un souvenir unique de cette magnifique expérience, qui marque la fin de notre périple sur la côte équatorienne.
To be continued…
Infos pratiques
Vroum-vroum
Bus au sein de Guayaquil : 0,30$
Bus Guayaquil – Puerto Lopez : 6$, environ 6h de trajet
Moto-taxi dans Puerto Lopez : autour d’1$ selon la distance
Dodo
Hostal Berlin à Guayaquil : 13,50$ pour deux personnes en lit double avec salle de bain privative. Cuisine à disposition. Hostel lugubre et extrêmement bruyant (musique toute la nuit et trafic infernal), vraiment pas un plaisir.
El Camping de Dona Elsie : 2,50$ par personne par nuit en tente. Douche et cuisine à disposition. Camping excentré mais calme et très agréable, avec des propriétaires adorables.
Camping Iguana à Canoa : 3,5$ par personne par nuit en tente. Douche et cuisine à disposition. A deux pas de l’océan, camping joliment aménagé avec de belles constructions en bois. La propriétaire recueille des animaux blessés ou abandonnés (oiseaux, chiens, chats), qui donnent une atmosphère particulière à l’endroit.
La Casa del Cacique : Pas un hébergement en soit mais aujourd’hui un restaurant… et des propriétaires adorables. Ce lieu est totalement unique, l’architecture est incroyable et la vue à couper le souffle. À ne pas manquer !
Activités
Parc National Machallila : Entrée gratuite pour accéder à Los Frailes. Plages magnifiques et nature incroyable, à voir absolument !
Comment
Bonjour Clémence,
Un long silence et me re-voilà ! Fin 2018 et début 2019 ont été plutôt éprouvants pour moi, je suis donc heureuse d’arriver en ce mois d’avril. Et nous sommes le jour de Pâques malheureusement attristé par l’incendie de Notre Dame de Paris. Malgré les déclarations officielles, je suis persuadée qu’il s’agit d’un incendie volontaire. C’est à pleurer ! Un élan de sympathie et de solidarité s’est immédiatement manifesté : dons de nos richissimes hommes d’affaires mais aussi de toutes parts, petits et grands. Nous avons été très inquiets pour les 2 tours qui sont cependant restées debout. Tu dois être au courant de cela par tes échanges familiaux.
J’ai donc retrouvé ton blog, admiré ces nombreux couchers de soleil et une nature époustouflante.
Bonne continuation. Je t’embrasse. Cécile