Quelques mois se sont écoulées depuis les dernières nouvelles sur ce blog, faute de voyage – merci le Covid-19 qui fait rage dans toute l’Amérique Latine. Nous aurons malgré tout pris l’avion une fois, pour être rapatriés de Bolivie en Colombie. Mise à jour dans cet article !
Confinés à Tupiza
Je vous laissais dans mon dernier article avec les magnifiques paysages de la région du Sud Lipez et du Salar d’Uyuni. Ricaurte et moi avons avons choisi de rester à Tupiza dès le début de la pandémie en mars dernier. Nous étions dans un hôtel plaisant, et Tupiza est une petite ville agréable et tranquille. Comme beaucoup de personnes, nous ne pensions pas que la situation prendrait cette ampleur et s’éterniserait ainsi.
Rapidement, les mesures mises en place par le gouvernement bolivien ont été très strictes : sorties autorisées seulement de 7h à 12h du lundi au vendredi, une fois par semaine (en fonction du numéro de pièce d’identité), contrôles militaires constants dans les rues, et amende très chère en cas d’infraction. Autant dire que nous n’avons pas cherché à enfreindre les règles !
Après les premières semaines de confinement, nous sommes restés comme uniques hôtes de l’hostel, les trois français encore présents ayant pris le dernier vol de rapatriement vers la France. Nous partagions l’hostel seulement avec la propriétaire, son fils de trois ans, son compagnon et le cousin de son compagnon.
Nous nous organisions avec des courses hebdomadaires bien fournies pour tenir toute la semaine, et occupions nos journées à faire des bijoux, tisser des sacs, cuisiner, jouer de la musique, faire du yoga (ma bouffée d’air frais sur la terrasse de l’hôtel)… J’ai également créé le site internet de l’hostel / agence de tourisme où nous étions – ce qui nous a permis de ne pas payer l’hébergement et a représenté une belle économie.
Même si nos journées étaient bien remplies, nous commencions à nous interroger sur la situation qui ne semblait pas prête de s’arrêter. Combien de temps resterions-nous ainsi enfermés, sans pouvoir voyager à l’intérieur de la Bolivie et pire, sans pouvoir traverser la moindre frontière ?
Rapatriement à Bogotá
Nous avons fini par contacter l’Ambassade de Colombie, sans trop d’espoir. Et là miracle, ils étaient en train de planifier un vol de rapatriement vers Bogotá ! Nous sommes restés trois semaines en attente de confirmation d’une date. Une fois celle-ci fixée, avons eu trois jours top chrono pour réunir toutes les autorisations possibles pour nous rendre de Tupiza (tout au sud du pays, à 2h de la frontière avec l’Argentine) à Santa Cruz (au nord est du pays). Certificat médical, laisser-passer de l’ambassade, autorisation de la Police nationale, puis du maire de Tupiza… à 2h près nous aurions pu ne pas obtenir l’ultime autorisation nécessaire pour effectuer ce voyage !
Après cet épisode particulièrement stressant, nous avons enfin pu plier bagage et sommes partis avec les “deux Gonzalo”, l’un étant le conjoint d’Alexia (la propriétaire de l’hostel où nous logions à Tupiza) et l’autre étant le cousin du conjoint (ça va, vous avez suivi ?). Presque 1000 km parcourus en 22h, un changement de fusibles au pied levé à 5h du matin et 17 barrages militaires / policiers où ces derniers ont tout tenté pour trouver la moindre petite faille dans notre dossier béton (pour soutirer de l’argent si vous n’aviez pas compris)… en vain !
Nous sommes arrivés à Santa Cruz épuisés, et que dire de nos chauffeurs qui devaient faire la route retour aussitôt pour ne pas dépasser leur temps de sortie autorisé ! Nous avons cependant eu deux nuits pour nous reposer dans un hôtel confortable et proche de l’aéroport et nous préparer pour la prochaine étape du voyage, et avions deux dernières bouteilles de vin bolivien pour fêter ça !
Nous avons quitté la Bolivie le lundi 25 mai. Notre vol s’est déroulé sans encombre, avec un unique petit stress à l’arrivée à Bogotá, la migration n’étant pas très enthousiaste pour m’admettre sur le territoire. Cependant l’ambassade m’avait assuré que j’aurais le droit de rentrer en tant que compagne de colombien,) et ils ont fini par me donner mon visa de touriste et me laisser entrer. Hallelujah !
De quarantaine en quarantaine
S’en sont suivis 15 jours de quarantaine dans un hostel agréable au centre de Bogotá. Nous sommes restés une semaine de plus pour organiser quelques emplettes que nous devions faire sur place, avant de partir pour Florencia, Caquetá, au sud du pays, aux portes de l’Amazonie. La famille de Ricaurte y vit, donc le but était d’y passer le reste du confinement au lieu de nous éterniser dans des hostel.
Nous avons tout de même du respecter une autre quarantaine de 15 jours en arrivant à Florencia, que nous avons passée dans un hostel pour ne pas prendre le moindre risque de contaminer la famille. Le temps de m’habituer au climat humide, tropical et très très chaud de la région. Enfin, plus d’un mois après notre arrivée en Colombie, nous avons enfin pu nous rendre dans la maison de sa maman !
Quelques travaux
À peine arrivés, nous avons constaté que la maison avait besoin de réparations plus que nécessaires, auxquelles nous nous sommes attablés : nous avons fait changer les toilettes (vieux d’au moins 40 ans) et réparer des fuites dans la toiture et sous le sol de la maison, tandis que nous poncions et repeignions entièrement la maison. Un dur labeur, beaucoup de poussière et de désordre, mais le jeu en valait la chandelle, la maison étant désormais bien plus agréable pour tous !
Nous sommes sortis deux fois nous baigner dans une rivière aux portes de la ville, et avons pu bénéficier d’un weekend de détente dans la propriété d’une amie de la famille, proche de Florencia. Un pur bonheur de retrouver la nature après tant de temps confinés : le chant des oiseaux, les plantes, la tranquillité… être ainsi enfermé chez soi n’est définitivement pas dans la nature humaine !
En attendant le confinement se poursuit, voire s’éternise ici. Tandis qu’en France les choses semblent avoir repris un cours presque normal, l’ensemble des pays d’Amérique Latine s’enlisent dans une situation alarmante, avec une augmentation continue des cas de Covid-19, des règles de confinement strictes dans tous les pays mais pas forcément bien respectées (sans travail et sans la moindre aide sociale, les gens meurent de faim et continuent s’il le peuvent de sortir pour aller travailler). Les hôpitaux et services de santé ne sont pas du tout équipés pour accueillir les malades.
Je n’ai pas l’intention de dresser un bilan de la situation – les médias spécialisés le font bien mieux que moi – mais vous pouvez imaginer tous les impacts d’une telle crise sur le plan social, économique, sanitaire… pour le moment Ricaurte et moi construisons des projets dont il sera temps de vous parler plus tard, une fois plus avancés. Et que fait sinon garder garder patience !
To be continued…
Infos pratiques
Dodo
Hostel Valle Hermoso à Tupiza : Un peu devenu notre seconde maison après y avoir changé de chambre 5 fois et y être restés deux mois et demi ! L’hostel est central (proche du terminal et du centre-ville), bénéficie d’une cuisine et une terrasse spacieuse, et les sanitaires ont de l’eau bien chaude (important vu les températures à Tupiza). Alexia, la propriétaire, est adorable et nous a été d’une grande aide au moment d’obtenir les autorisations de voyager de Tupiza à Santa Cruz
Hotel Viru-Viru II à Santa-Cruz: Hôtel avec chambre spacieuse et salle de bain privée, pdj inclus. Propriétaires très accueillants et serviables.
Hostal Fatima à Bogotá : Hostel négocié à 250.000$ par semaine durant la pandémie (mais normalement plus cher), pour une chambre double spacieuse avec salle de bain privative et petit-déjeuner inclus. Hostel coloré et très joliment décoré, avec grande cuisine à disposition, lits confortables, très bon wifi.
Habitaciones Delgado à Florencia : 48.000$ par nuit pour une grande suite avec lit double, salle de bain et immense cuisine / terrasse avec vue sur la ville. Espace agréable mais quartier très bruyant.
Leave a reply