Après avoir largement exploré Cuzco, ses ruines alentours, ainsi que les sites de Tipón, Pikillaqta et Pisac, poursuivons la découverte de la célèbre Vallée Sacrée, et ce, sans se ruiner : direction le magnifique village d’Ollantaytambo, les Salineras de Maras, les ruines de Moray et enfin celles de Chinchero. Absolument captivant !
De Pisac à Ollantaytambo
Vendredi 12 octobre 2018
Une bonne nuit de sommeil puis il est temps de refaire le sac et reprendre la route pour continuer l’exploration de la Vallée Sacrée. Je quitte mon super hostel et me dirige vers le centre de Pisac, d’où je prends un bus pour Urubamba, petite ville centrale dans la vallée, idéale pour en visiter les différents sites. Je suis alors encore indécise ; je ne sais pas si j’y reste dormir (les prix des hébergements sont chers de ce que j’ai pu voir sur internet) ou vais plutôt à Ollantaytambo.
Je n’aurais pas à hésiter longtemps : à peine arrivée au terminal, un chauffeur de bus partant pour Ollantaytambo m’interpelle et ma décision est alors prise. Sitôt arrivée au village, je sais que j’ai fait le bon choix. Entouré de montagnes, les rues pavées traversées par de petits canaux et les édifices en pierre (bases conservées depuis l’empire Inca), donnent à ce village traditionnel (et construit selon les plans incas) bien plus de charme que le bourg inintéressant d’Urubamba.
La place centrale est inévitablement trop touristique à mon goût mais l’on peut encore trouver de petites rues calmes et le mercado où la vie locale poursuit son cours à petits prix et les locaux portent la tenue traditionnelle : poncho à franges rose / orangé et petit chapeau noué avec un ruban sous le menton pour les hommes ; jupes et fichus assorti à celui du compagnon et petit chapeau de paille en forme de corbeille, également attaché par un ruban pour les femmes.
Je me mets en quête d’un hébergement et trouve un hostel / camping tout proche du centre mais déjà suffisamment en dehors pour être des plus tranquille. L’ambiance y est extrêmement agréable et les propriétaires adorables, la buena onda se ressent aussitôt. Et ce sera l’occasion parfaite pour tester ma nouvelle tente ! Je l’installe donc puis pars déjeuner au mercado et visiter Pinkullyuna, de « petites » ruines gratuites qui servaient à l’époque d’entrepôts agricoles (quelle idée de les implanter si haut !) et surplombent la ville.
La balade est parfaite pour le temps qu’il me reste avant la tombée de la nuit. Ce flanc de montagne fait face aux ruines principales d’Ollantaytambo (incluses dans le boleto turistico) et offre une très belle vue sur le village et la vallée alentour. Je peux d’ailleurs voir que ces ruines sont noires de monde, les terrasses sont tout simplement recouvertes… quelle angoisse ! J’ai plutôt intérêt à y aller de bonne heure le lendemain pour les visiter dans de bonnes conditions.
Un climat bien humide
Je rentre au camping en fin de journée et arrive la pluie… mais pas une petite pluie, une pluie diluvienne ! Moi qui voulais tester la tente, je vais être servie. La nuit se passera tout de même très bien, la tente a relevé le challenge de la pluie avec brio et j’ai dormi comme un bébé 😉
Samedi 13 octobre 2018
Je me lève de bonne heure et file sans trainer aux ruines toutes proches. Première sur le site, je peux commencer ma visite de manière idéale!
Cette forteresse bloquait l’accès entre Machu Picchu et Cuzco mais n’était pas terminée lorsque les espagnols débarquèrent ; en témoignent des pierres encore en plan sur le site. Des terrasses en mènent au sommet, où se trouve le temple du Soleil, formé de six monolithes dont le poids avoisinerait les cinquante tonnes (une fois de plus, comment ont-ils dont fait pour les hisser si haut !). L’accès à un mirador et d’autres ruines plus en hauteur sur la montagne étant encore fermé, je me trouve forcée de redescendre à l’accueil pour demander à ce qu’il soit ouvert… pour mieux remonter ensuite ! Pas grave, je dois m’entrainer pour la suite des aventures 😉
J’accède ainsi au mirador d’où je peux profiter de la très belle vue sur le village en contrebas et la Vallée Sacrée malgré la pluie qui s’en mêle. En redescendant, je poursuis l’exploration du site, passant par un chemin de ronde, d’autres terrasses et des habitations en adobe (mélange de terre, eau et paille) et pierre sèche, avant de redescendre sur la partie basse du site, parcourue de canaux, bassins et bains.
Je quitte les ruines alors qu’elles commencent à se remplir ; passe par une boutique dédiée au cacao déguster quelques chocolats (mais je résiste à la tentation vu les prix prohibitifs !) et m’en retourne au camping, où je passerai le reste de la journée à travailler sur le blog. Je souhaitais initialement randonner vers d’autres ruines moins connues (Pumamarca) mais la pluie incessante et le retard sur le blog m’en dissuadent, et j’ai très bien fait ainsi !
Les Salineras de Maras gratuites
Dimanche 14 octobre 2018
Un nouvel réveil matinal et me voici en chemin pour les Salineras de Maras et les ruines de Moray, deux visites a priori difficiles à faire sans passer par une agence ou un taxi. Mais fidèle à mon adage « quand on veut peut », je suis bien déterminée à m’y rendre par mes propres moyens et sans me ruiner !
Je prends tout d’abord un bus en direction d’Urubamba, dont je descends à mi-chemin, au hameau de Tarabamba, d’où j’ai vu qu’il était possible de partir visiter les célèbres Salineras de Maras gratuitement (puisque l’on entre par l’arrière du site). Je traverse le hameau, me fait chiper la cuisse au passage par un chien (surprise sur le moment car il ne me paraissait pas du tout agressif, je n’y pense rapidement plus car la douleur est faible – mais nous reviendrons plus tard sur ce sujet) et arrive aux salines au terme d’une petite montée d’une vingtaine de minutes.
Cette carrière de sel, déjà exploitée par les Incas est littéralement accrochée à la montagne et contraste par sa blancheur au milieu de ces reliefs aux couleurs ocre – orangée. Elle est constituée de petits bassins en terrasses, d’où l’eau salée surgit du sol puis s’évapore sous l’effet du soleil, laissant le sel remonter à la surface. Ce sel est toujours traité et vendu de nos jours.
Le lieu est saisissant et absolument unique, et j’étais impatiente de pouvoir le photographier. Cependant, dimanche ou pas, les locaux y travaillent dur, courant à travers les étroites allées, chargés de kilos de sel sur leur dos. Je ne me sens forcément à l’aise d’assister à ce spectacle et poursuis ma visite avec un sentiment mitigé.
Arrivée proche de l’entrée, j’évite le parking où se trouve la billetterie en montant vers un mirador d’où part le chemin que je dois de toute manière emprunter pour la suite de ma randonnée. Mission réussie, je quitte discrètement les Salines, et sans avoir eu à payer !
Vers les Ruines de Moray
Je poursuis ma marche par un petit sentier montant vers le village de Maras, quelques kilomètres plus haut. Je n’y croise que quelques paysans, la tranquillité absolue. Plus je m’élève, plus le panorama sur les montagnes derrière moi se révèle, avec des sommets enneigés perçant par moment à travers les épais nuages enveloppant la vallée.
J’arrive au village puis continue vers les ruines, via un sentier parfois difficile à suivre (merci une fois de plus Maps.me de me sauver la mise), passant notamment à travers des champs où le chemin est tout sauf évident. J’arrive tout de même à destination, et le spectacle est une fois de plus à la hauteur de mes attentes.
Ces ruines énigmatiques consistent en de grands cercles concentriques s’enfonçant de 150 m dans la terre, qui pourraient avoir servi de centre expérimental d’agronomie pour les incas. Selon leur orientation, les terrasses bénéficieraient de différents climats, permettant de créer plusieurs conditions pour les cultures.
Je reste le temps de prendre mon pique-nique sur le site, sentant le vent se lever et voyant le ciel s’assombrir au loin. Le retour pourrait bien être humide ! Ca ne manque pas, la pluie commence alors que je repars… mon retour jusqu’à Maras sera plus rapide que l’aller dans ces conditions. Arrivée au village, je prends un bus me laissant sur la route nationale, d’où j’attrape un autre bus pour Urubamba, et enfin un dernier bus pour Ollantaytambo.
Une bonne randonnée de 21 km et plus de 1 000 m de dénivelé, mais cela en valait la peine ! Se rendre par soi-même sur ces deux sites demande plus d’énergie pour s’organiser, trouver les informations etc., mais cela permet de réelles économies et donne une telle liberté pour profiter des lieux, que je le recommande sans hésitation !
Le seul hic de ma journée sera cette morsure matinale du chien que j’ai si rapidement oubliée. Je m’en suis malheureusement rappelé en voyant la petite plaie au moment de me doucher. Si petite que c’était réellement à se demander s’il fallait s’en inquiéter ? Ayant de toute manière le vaccin contre la rage, j’ai une semaine pour réagir et non 48h ; je décide donc de rester à Ollantaytambo jusqu’au jour suivant comme initialement pensé et d’aviser une fois à Cuzco.
La merveille de Chinchero
Lundi 15 octobre 2018
Je me lève sous un climat bien humide et pars de nouveau en direction d’Urubamba puis Chinchero, village situé sur un plateau à 3 750 m d’altitude, avec une vue imprenable sur la Vallée Sacrée et ses hauts sommets au loin. Sur les hauteurs du village se trouve une église toute blanche construite sur des murs incas et surplombant d’immenses terrasses.
J’y arrive sous une forte pluie et m’abrite un temps dans la petite église (intérieur magnifique mais photos interdites) avant de partir explorer les terrasses. La brume au loin et la pluie apportent une ambiance magique au lieu, donnant aux pierres une brillante teinte noire – grise et au sol une couleur jaune vert surprenante.
Je descends ensuite vers un chemin inca qui mène vers une cascade située à 3 300 m d’altitude. L’atmosphère est incroyable tout du long de la descente, avec cette brume qui m’entoure, l’odeur des eucalyptus renforcée par l’humidité ambiante, le son de l’eau qui coule le long du chemin, puis soudainement une vue dégagée sur une profonde vallée face à moi…
Lorsque j’arrive à la cascade, le soleil fait justement son apparition. J’y reste une bonne heure le temps de déjeuner et profiter du spectacle. Je remonte ensuite vers les ruines, le soleil changeant tellement le décor qu’il me semble emprunter un autre chemin. L’atmosphère a perdu de son côté mystérieux mais j’ai l’impression de visiter de nouveau les ruines et voir un autre lieu.
Je termine la balade en allant explorer la colline faisant face aux ruines, afin d’en avoir une vue globale. La boucle est bouclée, il est temps de repartir vers Ollantaytambo. Alors que je m’apprête à prendre le bus, un particulier me propose de monter dans sa voiture. Il a déjà à son bord deux passagers et s’arrête encore en cours de route pour en récupérer un autre. Ce n’est pas gratuit (même prix que le bus) mais plus rapide et nous échangeons tout du long du trajet, plutôt sympathique !
Un autre bus pour Ollantaytambo, un délicieux jus pressé (banane, mangue, papaye, betterave) au mercado pour 3 soles, puis dernière nuit dans ce camping où je serais volontiers restée plus longtemps.
Cuzco, vaccin et retrouvailles
Mardi 16 octobre 2018
Je passe une matinée tranquille au camping, repliant ma tente, prenant contact avec un médecin pour la question de la morsure et profitant quelque peu du soleil. J’avale un copieux déjeuner au mercado puis prends le bus pour Urubamba et ensuite Cuzco.
Je me suis entre temps organisée avec le docteur (qui me conseille évidemment le vaccin) ; je pars donc la retrouver directement dans une clinique où elle a fait livrer les deux doses (une pour ce jour et une seconde trois jours après). Je me serais volontiers passée de toutes ces démarches mais j’aurais l’esprit tranquille pour la suite et l’action aura été simple et efficace grâce à elle. Il ne me restera qu’à y retourner dans trois jours pour la seconde injection et je serai tranquille.
Je me rends ensuite vers le centre pour retrouver Juan et Luna (autre amie du volontariat en Bolivie). Luna vient d’arriver de Bolivie et nous avons tellement à nous raconter après ces quelques mois bien remplis pour l’une comme pour l’autre ! Juan repart à Pisac où il loge pour le moment tandis que nous partons toutes les deux chez José, un couchsurfing proche du centre. Le contact passe aussitôt tous les trois et nous passons une agréable soirée à discuter et jouer de la musique (enfin eux jouent tandis que j’écoute attentivement :p)
Balade dans Cuzco
Mercredi 17 octobre 2018
Après un début de matinée tranquille, nous partons avec Luna nous promener en ville. Je dois laisser TOUT mon linge à laver, faire réparer la fermeture éclair de mon sac à dos et Luna doit régler un problème de téléphone… mais une fois tout cela réglé, et après un super déjeuner au mercado, nous pouvons partir nous balader.
Je l’emmène vers les hauteurs de San Blas pour découvrir ce charmant quartier et ses vues imprenables sur la ville. Nous passons un bon moment chez un luthier où Luna (excellente musicienne et chanteuse, et qui en vit pour payer son voyage) est au paradis. Elle essaye tous les instruments, ne sait où donner de la tête, et nous chante même un superbe morceau. Je sens bien qu’elle pourrait rester là toute la journée !
Nous continuons d’explorer le quartier puis alors que nous redescendons vers le centre, nous arrêtons dans une boutique bio où après avoir à peu près tout goûté, nous finissons par craquer pour des fèves de cacao caramélisées au miel (une tuerie). Je récupère avec plaisir mes vêtements propres (il commençait à faire froid en jupe et sans veste !), puis nous faisons quelques courses au marché pour le dîner. Nous réclamons au passage quelques fruits destinés à être jetés et repartons avec un sac gratuit, rempli de kiwis, poires et banane abîmés, qui feront une excellente compote dont nous nous régalons le soir venu avec José.
Luna est décidée à partir le lendemain matin pour la Vallée Sacrée, tandis qu’il me restera deux jours pour travailler sur le blog et me préparer pour un long trekking… qui fera l’objet de plusieurs articles à mon retour !
To be continued…
Infos pratiques
Vroum-vroum
Colectivo Cuzco – Pisac : 3 soles – 0,77€ – Environ 1h de trajet
Colectivo Pisac – Urubamba : 5 soles – 1,30€ – Environ 45 mn de trajet
Colectivo Urubamba – Ollantaytambo : 2 soles – 0,51€ – Environ 30 mn de trajet
Colectivo Maras – Urubamba : 1 sole de Maras à la route nationale, puis 2 soles jusqu’à Urubamba
Colectivo Urubamba – Chinchero : 5 soles – 1,30€ – Environ 45 mn de trajet
Bus Urubamba – Cuzco : 4 soles – 1€ – Environ 1h30 de trajet
Dodo
Casa Quechua Hostel & Camping : 13 soles – 3,37€ – par nuit en camping, wifi, cuisine et salle de bain à disposition. Hostel / camping avec une atmosphère très agréable, des propriétaires adorables. A deux pas de la place central mais très calme, le top !
Activités
Boleto turistico : 130 soles – 37€ le ticket complet, incluant 16 sites (ruines et musées) dans Cuzco et la Vallée Sacrée. Valable 10 jours, il s’achète sur n’importe quel de ces sites. Vaut la peine compte tenu de tous les sites inclus.
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