Le temps passe et je n’écris plus autant qu’avant, mon rythme de voyage ayant quelque peu changé…
Nous sommes restés plus d’un mois à Cuzco, au cours duquel nous avons fait une expédition pour les Ruines de Choquequirao. Je connaissais déjà ce lieu magique et sa difficulté d’accès mais cela ne m’a pas découragée d’y retourner, bien au contraire !
De Cuzco au Mirador de Capuliyoc
Nous nous sommes décidés début janvier à partir pour Choquequirao avec deux argentines, Mechi et Nati, et un vénézuélien, Hector, rencontrés à l’hostel où nous logions. Après tous les préparatifs nécessaires (principalement les réserves de nourriture !) nous sommes partis à l’aube avec un bus pour Abancay. Environ une heure avant Abancay, le bus nous a laissé au croisement de la route menant vers Cachora, le village d’où commence le trek pour Choquequirao.
Nous avons poursuivi sans attendre avec un taxi qui nous a mené jusqu’au Mirador de Capuliyoc, nous épargnant 10 km de marche qui ne sont pas les plus passionnant de ce trek. L’avantage d’être 5 personnes : le taxi revient bien moins cher et n’est plus autant un luxe que seul ou à deux !
Arrivés au Mirador, nous jouons un peu de musique face au superbe canyon, déjeunons, achetons notre billet d’entrée pour les ruines, et profitons de la vue (le mirador est à 2 850 m d’altitude, avec un magnifique panorama sur les montagnes alentours) avant de commencer pour de bon l’aventure.
Descente vers Chikisca
L’an dernier j’avais fait ce trajet seulement au retour et avec un ciel dégagé, laissant voir les glaciers en toile de fond durant toute la montée. Cette fois-ci les nuages couvrent les montagnes d’un épais manteau blanc et ne laissent entrevoir que des petits bouts de neige par moment – saison des pluies oblige. Nous serons cependant gâtés par des arcs-en-ciel traversant le canyon à plusieurs reprises et offrant des vues superbes.
Cette première étape sera plutôt courte, seulement 7 km de descente. Ayant commencé la marche tard – en début d’après-midi – c’est préférable ainsi et cela nous laisse le temps de nous habituer au poids du sac et aux douleurs d’ampoules qui s’installent pour certains. De plus, je préfère que nous nous installions au Camping Chikisca, une valeur sûre déjà testée l’an dernier : propriétaires adorables, grand espace vert entouré de bananiers et papayes, avec vue sur les glaciers si le ciel se dégage… et avec des petits poussins et bébés cochons qui courent partout et font l’attraction générale !
Nous préparons notre campement et dînons de bonne heure, dans l’objectif de nous lever tôt le lendemain pour l’étape plus coriace qui nous attend (11 km, dont 6 km de montée avec 1 400 m de dénivelé).
La terrible montée vers Marampata
Levés à 4h du matin, le temps d’avaler un bol d’avoine et plier les tentes, et nous sommes en route. Nous commençons par 2 km de descente, au terme desquels nous rejoignons la grondante rivière Apurimac. Nous faisons une pause au niveau du pont qui joint les deux rives, puis il est temps d’attaquer la longue montée qui nous attend. Pas si longue que ça à vrai dire, mais tellement raide !
Ricaurte et moi prenons rapidement de l’avance sur nos compagnons, qui marchent beaucoup plus lentement. Ricaurte monte encore plus vite que moi mais nous nous retrouvons de temps en temps pour faire une pause. La première partie de la montée se fait sans souffrance, le soleil étant encore caché par les nuages. Montant à un rythme régulier, j’admire les orchidées, cactus et autres fleurs qui abondent tout autour du sentier.
Les deux derniers kilomètres sont les plus difficiles. Cette fois-ci le soleil cogne fort, l’ombre se fait rare et l’inclinaison de la pente (plus le poids du sac chargé de nourriture) est tellement intense que je dois faire une micro-pause à chaque virage. J’arrive vers midi à Marampata, le village situé en haut de cette éprouvante montée. Ricaurte est déjà arrivé depuis un petit moment ; nous déjeunons sur place car nos compères (que nous avons largement distancés) ont tous les ingrédients du pique-nique avec eux. Mauvais calcul que de ne pas avoir partagé les vivres !
Marampata a changé en un an. Le village offre désormais davantage d’hébergements, des douches avec eau chaude et même du wifi dans la plupart des campings. La « touristification » de Choquequirao est en marche !
Dernière étape vers Choquequirao
Rassasiés et reposés, nous repartons en début d’après-midi pour la dernière étape. 3,6 km de montée et descente (un peu plus ludique d’alterner les deux !) sur un sentier un peu plus ombragé, le plus dur est définitivement derrière nous ! Nous marchons d’un bon pas malgré les jambes et pieds fatigués. Nous arrivons ainsi avant 15h au camping de Choquequirao, avec tout le temps pour nous installer et nous remettre de cette intense journée.
Nous montons la tente, nous offrons une petite sieste bien méritée et émergeons vers 17h, alors qu’un orage s’approche. Nous commençons à nous inquiéter pour nos compagnons qui ne sont toujours pas arrivés. Hector finit cependant par nous rejoindre. Il a abandonné les filles en voyant la pluie s’approcher (il est avec sa guitare sans la moindre housse de protection) et arrivera tout juste à devancer la pluie.
Les filles n’auront pas cette chance, elles arrivent épuisées sous l’orage. Pour leur premier trek du genre, c’est un peu éprouvant ! Nous nous réchauffons autour d’un bon feu de camps et un agréable dîner, puis chacun part trouver le repos mérité.
Les Ruines de Choquequirao
Après une nuit de sommeil réparateur, nous partons visiter les ruines tant attendues. J’ai beau déjà connaître le lieu, je suis heureuse de partir l’explorer de nouveau. De plus la saison des pluies change la donne : les orchidées affluent de tous les côtés, un vrai paradis ! Je prendrai presque plus de photos de fleurs durant la journée que des ruines, mais comment résister ?
Choquequirao est un lieu toujours aussi mystique. Seulement 30% des ruines sont visibles, et il faut pourtant au moins une journée complète pour les explorer. C’est un site dont il est difficile de décrire l’ampleur, et qui ne manque pas de surprendre ses visiteurs. Mes compagnons n’y échapperont pas, ils étaient loin de s’imaginer que Choquequirao soit aussi impressionnant.
Chaque partie des ruines donne envie de rester au moins une heure pour s’imprégner de l’ambiance, admirer pleinement les montagnes tout autour, apprécier le silence… mais hélas c’est le temps qui manque pour prendre ce luxe ! Nous profitons cependant autant que possible de chaque espace et ne rentrons qu’en fin de journée au camping, tous émerveillés par cet incroyable lieu.
Clouée dans la tente
Le soir venu, je me sens fiévreuse et avec une migraine persistante. Je pars donc me reposer de bonne heure, avec l’espoir que cela passe avec le sommeil. Ce ne sera malheureusement pas le cas au réveil, si bien que je laisse mes compagnons partir explorer les ruines de Pinchaunuyoc (des terrasses par lesquelles j’étais passée l’an dernier en venant depuis Machu Picchu) tandis que je reste dormir au camping.
Ricaurte reviendra seulement à la tombée de la nuit (comme toujours bien plus rapide que nos autres compagnons), après un magnifique coucher de soleil. Je vous offre quelques photos prises par ses soins lors de son expédition. Pour ma part, la migraine est un tout petit peu moins forte mais c’est toujours préoccupant pour le lendemain puisque nous devons reprendre la route vers Cachora.
Seule solution : continuer de dormir au maximum, et partir le plus tôt possible pour éviter de souffrir du soleil.
Départ aux aurores
Ayant déjà constaté à plusieurs reprises que nos compagnons sont plus paresseux pour se lever et lents à se préparer le matin, nous décidons de partir sans les attendre. Levés à 4h, nous sommes en chemin dès 5h du matin. Ricaurte porte une bonne partie de mon chargement pour m’aider et nous partons d’un pas rapide.
D’épais nuages recouvrent la montagne, apportant une fraîcheur appréciable pour marcher. Ma migraine est heureusement bien moins forte et j’arrive à maintenir le rythme. Nous commençons la descente depuis Marampata alors que le village se réveille à peine. Je ne suis pas fan des descentes en général mais dans ces conditions matinales, nous dévalons le sentier rapidement. Nous sommes au niveau de la rivière alors que le soleil commence à peine à émerger des nuages.
Le temps d’une pause miam-miam puis nous montons les 2 km qui nous séparent du camping Chikisca. Le soleil est cette fois de la partie et rend la montée bien plus intense, nous faisant suer à grosses gouttes. Nous arrivons avant 10h au camping, avec la journée devant nous pour nous reposer et profiter du calme du lieu. Nos compagnons arrivent plusieurs heures plus tard, bien plus plus éprouvés par le soleil.
Dernier effort
Convaincus qu’il nous faut éviter au maximum le soleil pour la montée vers le Mirador de Capuliyoc et le retour vers Cachora, nous partons à 2h30 du matin avec Ricaurte ; à la lumière des lampes torches. La montée qui suit (1200 m de dénivelé en 7 km) se fait bien plus rapidement ainsi, et nous arrivons avant 6h au mirador, plongé dans une épaisse brume.
Il nous reste 10 km de marche jusqu’à Cachora, que nous parcourons tout aussi rapidement. Ayant du avancer de l’argent à Hector pour payer son entrée à Choquequirao, nous terminons l’aventure sans assez d’argent pour rentrer jusqu’à Cuzco. Il nous reste tout juste de quoi prendre un colectivo jusqu’à Abancay, grande ville la plus proche où je pourrai trouver un distributeur.
Nous y arrivons vers 10h du matin, retirons de l’argent, prenons un déjeuner mérité au marché central, puis nous dirigeons enfin vers Cuzco. Nous nous serions bien passés de cette étape à Abancay qui nous fait faire un grand détour (de temps et d’argent) mais nous n’avions pas d’autre option.
Nous ne sommes pas mécontents de retrouver le confort de notre hostel à Cuzco après une si longue journée. Nous y resterons jusqu’au 20 janvier, avant de prendre la route pour Arequipa (seulement deux jours car beaucoup trop de pluie) puis Puno, dans l’optique de passer en Bolivie rapidement.
To be continued…
Infos pratiques
Vroum-vroum
Bus Cuzco – Abancay : 15 soles, environ 5h
Taxi du croisement de Cachora au mirador : 70 soles pour 5 personnes
Colectivo Cachora – Abancay : 10 soles
Dodo
Hospedaje Casa Los Pajaros : 30 soles par nuit en chambre double, prix négociable pour un mois. Hostel familial sur les hauteurs de San Blas, avec cuisine bien équipée et petite terrasse très agréable. Très recommandable !
Camping Chikisca : 5 soles par tente, dans un espace avec vue magnifique, entouré de bananiers et arbres de papayes, de petits cochons et poussins courant partout… un vrai havre de paix, sauf pour les moustiques qui ne vous laissent pas une minute de répit !
Miam-miam
La plupart des campings et locaux à Marampata proposent un déjeuner (= un plat unique) pour 10 soles. Ils vendent également pâtes, riz, biscuits, boissons, bananes etc. pour une fortune.
Activités
Ruines de Choquequirao : 60 soles l’entrée, camping gratuit sur place
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