Johannesburg, pour les intimes “Jo’burg”, ville de contrastes et d’inégalités… où comment vivre un choc culturel à peine arrivée sur le sol sud-africain. Attention, début de tour du monde sur les chapeaux de roue !
Bienvenue en Afrique du Sud
Après des adieux émouvants (je pèse mes mots), entourée d’un comité de départ des plus précieux, me voici prête à embarquer pour une nuit d’avion. 4h plus tard, première escale au Caire. En survolant la ville, je remarque avec étonnement qu’elle semble littéralement clignoter de toute part. Après nous être rapprochés du sol pour l’atterrissage, je comprends que c’est en réalité l’éclairage public qui semble fonctionner avec beaucoup de difficulté !
Le temps de me trouver une salade à l’aéroport (pas de plateau végétarien avec Egyptair, je n’avais pas anticipé ça !), puis vient l’embarquement pour la seconde – et plus longue – partie du voyage. Sommeil par intermittence, mais sommeil tout de même (merci les copains pour la fête de pré-départ qui m’aura garanti de la fatigue !), nous atterrissons à Johannesburg au petit matin, avec un plateau petit-déjeuner des plus insipides.
Premier visa tamponné, sac récupéré, carte sim locale achetée, train pour le centre trouvé rapidement et qui est très sûr… tout s’annonce pour le mieux, ces premiers pas sont easy ! Mais patatras, la réalité a vite fait de me rattraper. Descendue à Park Station, la gare centrale proche de mon auberge, je pars fleur au fusil à la recherche de cette dernière. Je prends cependant la mauvaise sortie et me retrouve dans le Central Business District, quartier tout sauf recommandable. On m’accoste de toute part, je sens les regards sur moi et « TOURISTE » clignotant sur mon front… un policier m’interpelle alors et me demande où je vais. Il a de suite compris ma situation et me met en garde : cinq minutes de plus ici et je me ferai dépouiller. Ni une ni deux, me voici embarquée dans sa voiture, et il me conduit directement à l’auberge ! (On peut en rire après coup mais je lui suis plus que reconnaissante de m’avoir tiré de cette situation qui aurait pu mal tourner dès le début.)
L’auberge est très design et contraste avec le quartier environnant. Autour d’un café pour me remettre de ces émotions, je discute de cet incident avec le serveur. Il n’est évidemment pas surpris mais me donne quelques conseils de vigilance (consulter mon téléphone seulement dans une boutique et non dans la rue, prendre au maximum des Uber…).
Uber est ton ami
J’ai en tête d’aller me balader et déjeuner à Melville, quartier indiqué comme sûr par le Routard et plutôt bobo / trendy. Je tente d’y aller à pieds, et là : deuxième fail de la journée ! Les distances d’une zone à l’autre dans Jo’burg n’ont rien à voir avec ce que nous pouvons connaître en France. Chaque quartier est relié par des main roads de trois à quatre voies, comparables à des autoroutes. Des no man’s land pas du tout appropriés à la balade à pieds, où les seuls piétons que l’on croise sont des mendiants accostant les voitures aux feux… pas vraiment rassurant ! Je ne tarde pas à faire demi-tour direction l’auberge, je n’ai guère envie de gâcher mon tour du monde dès le premier jour…
J’irai donc à Melville en Uber, dont la chauffeur achève de me convaincre de la dangerosité de sa ville. Pour elle ce n’est même pas la peine d’envisager de marcher seule, même en journée, et surtout un dimanche où c’est plus calme.
Je reprends de l’énergie avec une plâtrée de pâtes dans un restaurant portugais / mozambicain recommandé par le Routard (très copieux et tous petits prix !) et remarque en effet que même ce quartier décrit comme sûr, ne semble pas l’être tant que ca…
Puisque les rues de Joburg ne se prêtent guère à la flânerie solo, je reprends un Uber pour partir visiter l’Apartheid Museum, situé tout au Sud de la ville. 3 petits bonhommes selon ce bon vieux Routard, manifestement un immanquable ! J’y passe en effet trois bonnes heures, entre une exposition temporaire sur Nelson Mandela et la permanente qui revient sur la découverte des réserves en or du territoire, puis la naissance de la ségrégation et toutes les étapes de l’Apartheid jusqu’à l’arrivée au pouvoir de Mandela dans les années 90.
Un musée riche et dense, au parcours et à la scénographie très bien construits, avec beaucoup de médiation. Difficile d’en ressortir en ayant absolument tout saisi de la complexité des conflits qui ont agité l’Afrique du Sud depuis un siècle, mais c’est une immersion bouleversante au cœur de cette histoire encore si récente. Indispensable pour comprendre les souffrances vécues par ce peuple opprimé durant toutes ces années, et pourquoi tant d’inégalités subsistent encore.
- Apartheid Musem – Johannesburg © Mllepix
- Apartheid Musem – Johannesburg © Mllepix
- Apartheid Musem – Johannesburg © Mllepix
- Apartheid Musem – Johannesburg © Mllepix
- Apartheid Musem – Johannesburg © Mllepix
- Apartheid Musem – Johannesburg © Mllepix
- Apartheid Musem – Johannesburg © Mllepix
Un dernier Uber pour rentrer (je ne l’aurais jamais autant pris de ma vie, un comble !), quelques emplettes rapides dans le quartier pour manger ce soir (une fille travaillant à l’auberge m’accompagne afin que je ne sois pas seule), ainsi s’achève cette première journée sud-africaine.
On fait (déjà) le bilan
Le choc culturel aura été immédiat : un mélange étrange entre la gentillesse et la richesse des échanges avec toutes les personnes déjà rencontrées, et ce sentiment oppressant d’insécurité sitôt dans la rue. Inutile de dire que je n’ai pas sorti l’appareil photo de la journée, sauf au musée. J’avais beau savoir que Johannesburg compte parmi les villes les plus dangereuses au monde, je pensais innocemment que c’était surtout à la nuit tombée – et je trouve d’ailleurs le Routard plutôt optimiste dans ses descriptions des différents quartiers et de leur sécurité.
Comme me l’a également expliqué un autre chauffeur Uber, il faut ici oublier notre vision européenne des villes : plus l’on s’éloigne du centre-ville, plus il est cher et sûr d’y vivre, tandis que le centre est plus risqué et peu résidentiel.
C’est en revanche exactement la ville que j’imaginais sur le plan architectural. Un mix hétéroclite de hauts bâtiments en béton armé dans le centre, dans une teinte générale aussi marron / rouge que le sable qui recouvre les trottoirs et bords de route. Nous verrons si l’occasion se présente à l’avenir de visiter Soweto, le tristement célèbre township de Jo’burg (à ne pas visiter sans guide).
Je ne suis cependant que plus curieuse de découvrir plus en profondeur ce pays passionnant et si accueillant à la fois. La suite près de Knysna où je commence un volontariat dans une ferme bio !
TIPS & INFOS PRATIQUES
Dodo
Auberge Once In Joburg : Hostel design, très bien équipée, chaleureuse, avec de beaux espaces communs, un WIFI efficace et un staff hyper accueillant. Attention au quartier environnant, loin d’être le plus sûr de Jo’burg.
Nuit en dortoir de 4 filles avec salle de bain : 230 R – 14,35€
Vroumvroum
Aéroport – Centre ville : Le Gautrain est un train direct très sûr et rapide, entre 120 et 170 R selon la destination – De 7 à 10€ environ
Pour le reste, j’ai beau être partisane de la marche, comptez sur Uber ! Jo‘burg n’a pas vraiment de transports en commun développés, sauf des mini bus dont il faut bien connaître le fonctionnement avant de se lancer.
Miam-miam & glouglou
Bar The Immigrant, attenant à l’auberge – Un café : 22 R – 1,30€
Nuno’s : restaurant Portugais / mozambicain avec une terrasse ombragée agréable et des tous petits prix pour une cuisine familiale et généreuse. Plat de pâtes aux légumes et fromage + eau : 120 R – 7,50€
Minute culture
Apartheid Museum : 85 R – 5,30€ pour la visite libre. 20 R – 1,20€ pour l’audio-guide (non testé)
3 Comments
Hé bien, une sacrée entrée en matière, en effet… Heureusement que la suite semble être beaucoup plus magique et sereine. Bises, Manu
Eh bah…ton premier jour a été bien plus mouvementé que le notre en Amérique central! Mais ce n’est que le début d’une loooooongue liste de péripéties!!!
Trop hâte de lire la suite et encore bravo, ton blog il « claque du cul »!
=)
Hehe en effet premier jour mouvementé, pour bien me mettre dans le bain ! C’est plus calme maintenant dans ma belle ferme en plein milieu de la nature 😉
Merci beaucoup pour les compliments, et la suite ASAP 😉 Gros bisous, hâte de suivre aussi la suite des votres !